Eco-mobilier : la contribution va influer sur les négociations commerciales entre industriels et distributeurs


La mise en place de l’éco-participation ameublement (R.543-252 du code environnement) obligatoire depuis le 1er mai 2013, met subitement à jour des problèmes déjà sous-jacents entre les industriels et les distributeurs au sujet de la répercussion des éco-contributions.

Si l’initiative d’un tel dispositif à l’instar de l’ensemble des dispositifs des filières REP est effectivement positif pour  l’environnement et afin que les fabricants et consommateurs prennent conscience au moment de leur acte d’achat de la nécessaire prise en charge de la fin de vie des produits et des emballages, l’importance du montant de l’éco-contribution mobilier dès son institution engendre des difficultés commerciales importantes entre les différents acteurs de la distribution.

Déjà, industriels et distributeurs ont dû se faire repréciser les conditions d’affichage de l’éco-contribution : aucune réfaction possible ; répercussion à l’identique à tous les intervenants du processus de vente jusqu’au consommateur final.

Dès son instauration, certains industriels ont évalué que le montant de cette éco-contribution, constituerait un coût financier plus de 2 fois supérieur au montant de la contribution Eco-Emballages (éco-organisme historique pour les emballages et actuellement 1er collecteur en termes financier de contribution).

Etant donné son coût unitaire (de 0.01 €/uvc à 108 €/uvc TTC pour 2013), on comprend pourquoi la question de la répercussion intégrale à l’identique risque de poser problème en termes de concurrence entre les différents acteurs du marché du mobilier.

Certains industriels se trouvent déjà en difficulté face à la pression des acheteurs pour maintenir voire baisser les prix de vente, tout en devant rester ferme sur la question de la répercussion de l’ensemble des éco-contributions (Eco-Folio, Eco-Emballages, Eco-participation DEEE, etc.)… mais qui augmente le prix de vente affiché. Des luttes internes s’opèrent entre acheteurs pour que les prix soient maintenus au détriment des marges des fabricants, déjà lourdement touchés par la crise.

Si les grands acteurs de la filière ameublement (tels IKEA) envisagent déjà de baisser leur marge sur certains produits afin de ne pas pénaliser les ventes, il en sera certainement autrement pour les plus petits fabricants qui ne pourront systématiquement s’aligner et qui risqueront de perdre des marchés pourtant déjà fragiles et qui s’exposeront à perdre certains contrats avec leur distributeur au motif qu’ils ne peuvent pas baisser leurs prix. Le mécanisme de cette nouvelle éco-contribution mobilier risque ainsi de pénaliser de façon inégale les plus petits.

Auteure : Christèle Chancrin – Expert Eco-contributions

©Tous droits réservés